
Exploratrice de la région métallifère industrielle et ouvrière de la Toscane du Sud, Sandra Rougier s’est associée à Isabelle Mangou pour se concentrer sur une usine de dioxyde de titane. Au début de cette histoire, elles ont décidé d’enquêter et de pénétrer une zone interdite. Il s’agit d’immenses montagnes oranges en plein milieu d’un parc naturel qui sont les déchets de cette usine. A la suite de leurs investigations pendant 2 ans et 3 séjours sur le terrain, elles ont pris la mesure de la pollution des nappes phréatiques et de l’environnement. Les oeuvres sont des photographies numériques, fineart. Les photographies argentiques ou sur verre sont mentionnés comme telles.



Alarmée, la population locale est fortement mobilisée autour d’une association bien organisée.


Sandra Rougier et Isabelle Mangou ont alors pris le parti de remonter toute la filière de cette industrie et ont redécouvert l’espèce minérale originaire, l’ilménite. Elles ont reconstruit son histoire géologique.



Considérant la photographie comme une métamorphose, animée, minérale et organique du réel, elles utilisent la photographie commeun laboratoire miniature et poétique pour expérimenter l’expressionet la métamorphose des minéraux. Pratiquant différentes techniques photographiques numériques et argentiques, elles font des virages avec les minéraux qui interviennent dans cette histoire. Elles ont aussi intégré les déchets et le produit industriel dans des photographies sur verre.Elles mêlent la reconstitution fictionnelle de l’histoire cosmique et terrestre de cette espèce minérale et l’approche documentaire dans le vif de l’actualité des évènements environnementaux.





Elles ont imaginé des dystopies : Le titane de l’usine et les déchets de ciments rouges ont envahi toute la surface de la terre.


Parallèlement à sa pratique de psychanalyste et à celle de chercheuse - publications, articles, conférences - Isabelle Mangou a investi les arts du spectacle par une expérience personnelle et collective du théâtre dansé, de la performance, et des arts vivants. Le travail sur plusieurs années avec deux cinéastes, Silvia Maglioni et Graeme Thomson, pour la publication ensemble des archives d’un ancien scénario de Felix Guattari et de Robert Kramer, l’a mise sur la voie de la pratique du cinéma expérimental, puis ensuite sur celle de la photographie. Elle a été alors formée au Centre Jean Verdier, principalement auprès de Bruno Dubreuil, et parallèlement pour l’argentique et le tirage par Guilaine Miot. Sidney Kapuskar l’initie aux procédés photographiques anténumériques. La question des métamorphoses de la mémoire, selon diverses constructions fictionnelles, est le fil conducteur de nombre de ses projets, tant au niveau visuel, écriture ou pratique artistique. En octobre 2021, elle rejoint Sandra Rougier sur le projet Nous Les Roches que cette dernière a initié.

