Ribolla, petite ville de Toscane du Sud, est née d’une exploitation de mine de charbon à la moitié du XIXème siècle. Elle a vécu pendant 100 ans une histoire d’envolée capitaliste parsemée de tragédies humaines. Il y eut notamment une des plus grandes catastrophes minière de l’Italie. Les familles ont ouvert leurs boîtes et albums de photographies. Les images, rares et abimées, ont fait réapparaitre certains protagonistes. Avec elles, les témoignages, les souvenirs ont révélé à quel point la progression sociale des mineurs fut gagnée au prix d’un lourd sacrifice humain.

Antonio, 13x18cm, ambrotype albuminé sur verre
Antonio
Innocenzo, idem
Antonio

Je me suis mise à creuser dans ces images d’archives comme dans une mine noire, jusqu’à retrouver leurs vrais visages. En recadrant ces fragments minuscules de photos, une forte identité sociale, familiale, personnelle est ressortie de l’oubli. J'ai développé les portraits des disparus grâce à la technique de l'ambrotype sur albumine et verre de façon à rendre l’image évanescente. Ces visages apparaissent ainsi entre le négatif et le positif.

Angelo, idem
Vasco, idem
Arcangelo, idem
Egeo, idem
Giotto, idem

Les veuves et les enfants sont les oubliés de l’histoire. Elles ont dû protéger leur famille à une époque où elles n’avaient aucun droit, ni sur la tutelle des enfants, ni sur le patrimoine familial. Fragiles socialement, elles ont été l'objet de conflits dans la communauté minière pour avoir accepté des indemnisations de la part de la société Montecatini. Le noeud de ce conflit porte sur le fait qu’en échange de ces aides, elles n'ont pas pu se porter partie civile au procès. J’ai fait émerger les visages de ces femmes et leurs orphelins en leur donnant une présence forte grâce à la belle matière du procédé photographique au charbon. 

Ida, 10x15 cm, tirage au charbon réalisé par l'artiste
Ezio, idem
Edilia, idem
Walter, idem
Nilva, 10x15 cm, tirage au charbon réalisé par l'artiste
Masco, idem
Ida, idem
Domenica, idem
Angiolina, idem
Carlotta, idem
Amabile, idem
Sandra, idem

Les ruines industrielles de cette histoire peuvent être retrouvées dans la campagne. Dans Ribolla, les anciennes habitations des mineurs, souvent des dortoirs, sont désormais investis par les nouveaux immigrés du travail.

Tirage au jet d'encre pigmentaire
Tirage au jet d'encre pigmentaire
Tirage au jet d'encre pigmentaire
Tirage au jet d'encre pigmentaire
Tirage au jet d'encre pigmentaire
Tirage au jet d'encre pigmentaire
Tirage au jet d'encre pigmentaire
Tirage au jet d'encre pigmentaire
Tirage au jet d'encre pigmentaire
Tirage au jet d'encre pigmentaire
Tirage au jet d'encre pigmentaire
Tirage au jet d'encre pigmentaire
Tirage au jet d'encre pigmentaire
Tirage au jet d'encre pigmentaire
Tirage au jet d'encre pigmentaire
Tirage au jet d'encre pigmentaire
Tirage au jet d'encre pigmentaire
Tirage au jet d'encre pigmentaire

Les familles de mineurs, témoins d’hier, sont aujourd’hui fiers de leur histoire et s’en font volontiers les passeurs. Ils désirent que cette mémoire tragique reste vivante et continue à nourrir nos problèmes contemporains. Je travaille actuellement sur un prochain volet photographique porteur de leurs espoirs de transmission.

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